du 7 mars au 4 juin 2017
«Lionel Sabatté»
Lionel Sabatté
On a pu voir dans la théorie darwinienne, faisant de la compétition entre les individus le principe moteur de l’évolution, une justification du capitalisme et du colonialisme. En apparente contradiction, la théorie de la sélection
de parentèle développée par l’anglais William Donald Hamilton en 1964, permet d’expliquer l’apparition, au cours de l’évolution, d’un comportement altruiste entre organismes. Ces instincts augmenteraient avec l’apparentement, sous l’effet de la sélection naturelle.
En concevant son installation pour la cour du musée de la Chasse et de la Nature, Lionel Sabatté a souhaité se référer explicitement à cette théorie, à laquelle il emprunte le titre de son installation. Elle se compose de trois sculptures : un arbre, une silhouette humaine et un animal acéphale forment les pôles d’une figure triangulaire. En établissant une relation spatiale harmonieuse entre ces trois représentants de la nature, Lionel Sabatté a souhaité signifier leur interdépendance. Les figures humaine et animale sont réalisées en béton teinté. Laissées partiellement apparentes, les tiges de métal qui les structurent expriment le mouvement tout en donnant une impression de vulnérabilité qui suscite notre empathie. À l’inverse, l’arbre est directement emprunté à la nature comme une sorte de « ready-made » botanique. Toutefois, ses branches s’ornent d’une étrange floraison artificiellement constituée de peaux humaines.
Lionel Sabatté, né à Toulouse en 1975 et diplômé des Beaux-Arts de Paris s’est fait connaître en utilisant toutes sortes de matériaux rebutants : poussières collectées sur les quais du métro, débris organiques tels que peaux mortes ou rognures d’ongle. Il les façonne avec virtuosité pour en faire des œuvres fascinantes et repoussantes qui questionnent l’objectivité de notre jugement esthétique.