Pour le printemps, une éclosion de fleurs de cerisier et de forsythias accueille l’arrivée du martin-pêcheur, du pic-vert, du chardonneret et de l’hirondelle rustique. Les senteurs de lavande annoncent l’été et le retour de la cigogne blanche, du traquet motteux et de la bergeronnette. Puis, entouré d’une guirlande de feuilles de vigne, le balbuzard signale l’automne. Enfin, la grande aigrette, le grand cormoran, le pinson du nord et un couple de pigeons ramiers présagent un hiver rigoureux. Un décor de crocus et de houx complète ce dernier vélum.

Avec Moi Balbuzard Migrant, Maria Loizidou met « en exergue une expérience aussi bien personnelle que collective, examinant la manière dont l’Homme coexiste avec son entourage et avec la nature à travers ses déplacements constants et les mutations de la vie. Au cœur de cette proposition se trouve la question de l’immigration en référence aux oiseaux migrateurs de France. »

Parmi ces migrateurs, l’artiste convoque une intruse, la sédentaire poule sultane, celle peinte par François Desportes (1661 – 1743) que l’on retrouve dans les collections du musée (Salon bleu, 1er étage). Tel un guide, elle nous invite à poursuivre la visite dans le musée où Maria Loizidou présente une vingtaine d’œuvres.

Dans les salles du musée

Maria Loizidou a pris soin de placer ses œuvres de manière à créer un dialogue avec celles du musée, mettant en avant les pièces les plus délicates et les plus petites de sa production. Ensemble, œuvres du musée et œuvres de l’artiste créent de nouveaux récits mettant en évidence la richesse de la coexistence et la puissance de l’hospitalité. L'artiste utilise cette invitation au Musée de la Chasse et de la Nature pour réinterroger son travail et nous engage dans une méditation sur notre propre voyage dans la vie, en rappelant l'importance de l'acceptation de la diversité et la fragilité de notre existence.

« En juxtaposant la beauté des oiseaux migrateurs avec celle des hommes », Maria Loizidou nous invite à réfléchir à notre lien avec le monde vivant, indispensable pour s’adapter à un monde en mouvement constant.

L'invitation à Maria Loizidou s’inscrit dans le cadre du colloque international « Défendre la nature – De 1923 à aujourd’hui » qui célèbre le centenaire du 1er Congrès international de protection de la nature, dont la Fondation François Sommer est partenaire officiel.

Commissaire : Yves Sabourin

Photos : David Bordes