Pliny’s sorrow
En février 2008, la maison Deyrolle est ravagée par un incendie. Cette institution parisienne abrite une boutique et une très importante collection scientifique présentées dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle. Des artistes contemporains, dont Johan Creten, se mobilisent pour rendre hommage à ce lieu insolite. En novembre de la même année, ils exposent au musée de la Chasse et de la Nature certaines de leurs œuvres destinées à être dispersées pour financer sa restauration. Pliny’s sorrow (La souffrance de Pline) contribue aux thèmes de l’histoire et de l’écologie développés par ce collectif d’artistes.
L’oiseau goudronné semble s’extraire d’une mare de pétrole, à moins qu’il ne soit carbonisé. Il n’est pas sans rappeler l’Albatros des Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Le titre de l’œuvre évoque la tristesse de Pline le Jeune (Ier siècle après J.-C.) assistant à l’éruption du Vésuve à Pompéi et à la disparition d’une civilisation. Le socle, comparable à un fût de colonne antique, élève la sculpture au rang de monument mortuaire.