Le cerf fragile
Au Moyen-Age, le cerf est considéré comme un animal vertueux. Il symbolise la figure du Christ : la chute et la repousse de ses bois (entre les mois de mai et d’août) rappelle la mort et la résurrection du Seigneur. Le « cerf fragile », allégorie issue des écrits de saint Augustin, rappelle les correspondances entre l’animal, poursuivi par le chasseur, et l’homme, dominé par ses passionsCette tapisserie, conservée jusqu’en 1968 au château de Touffou (Vienne), illustre la fable reprise au XVIe siècle par le poète français Jean Passerat (1534-1602). Le décor composé de motifs végétaux et aquatiques évoque un paysage luxuriant, comparable au Jardin d’Eden. Un couple armé d’épieux semble sonner le début de la chasse à l’aide d’une corne en os.
Au premier plan, une femme issue de la noblesse est accompagnée de chiens de chasse. Sur l’un d’entre eux, le mot « gloutonnerie » est tissé. De la même manière, les figures humaines répondent aux termes d’ « ennuie », « jeunesse » ou « faux rapports ». Au-delà d’une représentation de la cynégétique au XVIe siècle, cette tapisserie propose une vision à caractère moral.