Prenez votre ticket pour le futur des sciences naturelles ! De l’intelligence artificielle (IA) à la bioacoustique en passant par l’analyse d’images et l’analyse de séquences génomiques pour établir le statut de conservation d’une espèce, venez assister à un débat passionnant entre chercheurs, spécialistes et professionnels autour d’outils numériques qui aident – déjà – à la gestion de la biodiversité et de la faune sauvage :

• - Guillaume Achaz, professeur à l’université de Paris Cité et responsable d’une équipe de recherche au Collège de France.
• - Simon Chamaillé-Jammes, directeur de recherche au CNRS, laboratoire centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE), basé à Montpellier.
• - Nicolas Mathevon, professeur à l’université de Saint-Etienne, membre senior de l’Institut universitaire de France et directeur d’étude à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes – PSL.
• - Pascal Lapébie, directeur scientifique de la Fédération Nationale des Chasseurs.

Une rencontre-débat animée par Charlie Perreau, journaliste et cheffe de rubrique du service Tech au journal Les Echos.

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Du génome au statut de conservation d’une espèce

Imaginez… Un chercheur prélève un peu de sang d’un animal sauvage. A partir de son génome et de données d’occurrence de l’espèce, il peut fournir, en très peu de temps et à coût réduit, une vision globale du statut de conservation de la population (c’est-à-dire, son état de santé pour les profanes). Cela n’est pas de la science-fiction, mais bien le travail de Guillaume Achaz, invité de cette rencontre Homme-Nature #9 dont le projet Estimer les statuts de conservation par une approche quantitative (MNHN/collège de France) a été soutenu par la Fondation François Sommer. 

« Il ne s’agit plus de compter des individus durant des décennies avec la marge d’imprécisions existantes. Autre promesse de l’outil : la meilleure connaissance des insectes, champignons et autres micro-organismes sur lesquels les comptages aujourd’hui sont presque inexistants », précise-t-il. Cette approche prometteuse se heurte néanmoins à des difficultés scientifiques et techniques qui seront exposées.

Intelligence artificielle et analyse des pièges photos, entre rapidité et automaticité

L’analyse d’images sera aussi au cœur de cette rencontre. Saviez-vous qu’aujourd’hui des chercheurs travaillent sur des outils d’analyse de photos permettant le traitement massif et automatisé sur la base d’IA ? C’est le cas de l’outil Deepfaune, programme d’envergure européenne dont Simon Chamaillé Jammes et Vincent Miel sont responsables au CNRS.

Pour les chercheurs, les Parcs nationaux et autres gestionnaires d’espaces naturels, c’est du temps gagné. « L’automatisation du processus évite des dizaines d’heures à analyser les clichés provenant des pièges photos. La performance de l’analyse atteint désormais les 99% de précision », assure Simon Chamaillé-Jammes que vous pourrez écouter lors de cette rencontre.

Des algorithmes pour étudier les paysages sonores en bioacoustique

Les outils de la bioacoustique décryptent les signaux sonores des animaux et apportent de multiples informations sur la faune présente dans un habitat, à la fois statiques (présence, sexe, âge…) et dynamiques (interactions sociales…). Du Manchot du cap au Lagopède Alpin, Nicolas Mathevon, prix scientifique François Sommer 2022, viendra expliquer les travaux qu’il mène avec ses équipes, à travers le monde.

« Les solutions innovantes se trouvent à tous les niveaux de la bioacoustique. Du matériel lui-même qui doit supporter les contraintes environnementales – pluie, éléments naturels -, au stockage massif des data en continu en passant par le traitement de ces dernières via des algorithmes », précise le chercheur et explorateur. Quelles informations sont codées dans les paysages sonores du Parc national de Maputo par exemple ? En quoi cela peut-il aider les gestionnaires d’espaces naturels ? Comment analyser et trier cette quantité de données ? C’est là que l’IA aide l’humain.

L’IA pour le suivi des populations d’oiseaux chassables

Les prélèvements de chasse sont utilisés depuis longtemps pour étudier la démographie des populations. L’application ChassAdapt permet aux chasseurs d’enregistrer tous leurs prélèvements. Elle s’est enrichie en 2024 d’une fonctionnalité de prise de photos et d’une IA d’analyse d’images en temps réel, qui détermine automatiquement le sexe et l’âge des oiseaux.

Ce travail, soutenu par l’OFB, est coordonné par Pascal Lapébie, directeur scientifique de la Fédération nationale des chasseurs. « L’IA permet à tous les chasseurs de participer à la collecte de données directement depuis le terrain. Les proportions de mâles et de femelles et celles de jeunes et d’adultes sont des paramètres qui permettent d’évaluer la structure démographique d’une population et d’anticiper sa dynamique », dit-il. Un outil en faveur d’une chasse durable, que vous pourrez découvrir lors de cette rencontre.